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Certaines personnes conçoivent la fidélité comme un comportement intrinsèque à l’Homme, inévitable donc, une épreuve qui permet de respirer au sein du couple, voire parfois de le sauver. Ceux-ci, accordons-nous à les qualifier de très ouverts d’esprit, savent distinguer la fidélité des sentiments de celle du corps.
Et c’est bien là le centre du débat : penser que la fidélité du cœur (n’aimer qu’une seule personne) se démontre et se prouve par la fidélité du corps (ne pas faire l’amour avec une autre personne). L’écrivaine Camille Laurens décrit d’ailleurs la fidélité comme étant « moins une preuve d’amour, souvent, que de paresse, de conformisme, de peur du changement ».
Le sens premier de la fidélité est qu’elle est induite par l’amour : ce dernier nous empêche de faire autrement, nous ne désirons pas « aller voir ailleurs ». Malheureusement, avec le temps qui passe, la fidélité se retrouve propulsée en une preuve d’amour, c’est-à-dire que l’on n’est pas fidèle parce que l’on aime, mais pour prouver que l’on aime, et c’est plutôt triste…
Alina Reyes (écrivaine française) soulève encore un autre débat en parlant de « fidélité absolue ». Comment traverser 30 ans de vie commune, des enfants et plusieurs crédits sans rencontrer d’épreuves, de tentations ou d’occasion de vivre une infidélité ?
Cette situation est bien sûr possible, mais pas évidente, ni gagnée d’avance. Dans ce contexte de vie de couple délicate, n’oublions pas les effets positifs que peut créer l’infidélité (et cela sous prétexte qu’elle nous terrorise car elle nous renvoie à nos propres faiblesses). Elle peut sauver un couple qui avait tendance à s'endormir, rappeler que l’autre n’est pas acquis, apporter une occasion de faire le point ou encore nous faire réaliser à quel point l'autre nous est cher… Bien sûr, force est de constater que la frontière est mince entre l’infidélité qui a une chance de reconstruire un couple, et celle qui le mènera à sa fin. " Il faut pas mal de temps, d'amour et un minimum d'estime de soi pour pardonner, explique la sexologue et thérapeute Sylvie Tennenbaum, mais le pardon est possible parce qu'au fond, une tromperie blesse l'amour propre plus que l'amour ".
