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En tant qu’amant, essayez toujours d’être heureux de cette pause dans votre célibattitude et de vous défendre de vous-même, surtout si vous êtes amant par amour. Acceptez le fait que vous ne soyez probablement qu’une évasion pour la personne que vous aimez et avec qui vous passez du bon temps et essayez de vivre vous aussi votre histoire de cette manière.
Paul Gauguin disait : «In marriage, the greater cuckold of the two is the lover», c’est-à-dire que dans le mariage, celui qui est le plus trahit des deux est l’amant. Ou encore le troisième. Etre l’amant d’une personne mariée lorsque l’on est célibataire apporte certainement quelque chose de positif dans l’immédiat : avant, on était seuls, devenus amants, on est certes moins seuls avant tout sous les draps. Cependant, il est vrai que ce genre de relation peut vite devenir un réel échec et la solitude peut se révéler infiniment plus positive qu’une histoire avec une personne mariée qui n’attendra de son amant(e) célibataire qu’un simple rapport d’évasion. Ainsi, si lors de notre rendez-vous précédent avec « Parlons d'infidélité avec l'italienne Gemma Gaetani... », nous avons célébré l’amant amoureux et son immense capacité à aimer, cette figure qui donne tellement et en général reçoit bien peu en échange, cette fois-ci, nous allons rappeler à l’amant les huit règles fondamentales pour sortir indemne d’une relation avec une personne mariée qui ne veut pas donner et ne donnera jamais grand-chose à son amant(e).
1. Ne pas être fidèles. Evitez de vivre votre attachement à la personne mariée que vous fréquentez sous forme de liaison exclusive : rien n’est plus ridicule qu’un(e) amant(e) fidèle à quelqu’un qui ne l’est pas en retour. La personne mariée avec laquelle vous sortez n’est pas fidèle à sa moitié tout comme elle n’est pas fidèle à vous. Elle vit l’amour sous le statut de la duplicité. Par conséquent, évitez, vous aussi, l’exclusivité. Une fois terminées les heures passées avec cette personne, considérez-vous célibataire, car c’est ce que vous êtes réellement !
2. Ne donner que ce que l’on reçoit. Résumez ce que vous donne la personne mariée que vous fréquentez et obligez-vous à lui offrir uniquement les mêmes types de choses. Rédigez une vraie liste ! Vous pouvez appeler chez lui librement ? Non ? Parfait, ne lui donnez pas le numéro de téléphone de chez vous. Vous pouvez débarquer chez lui suite à une envie irrésistible de la voir ? Non ? Parfait, évitez qu’elle le fasse avec vous. Et ainsi de suite.
3. Ne pas oublier qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Souvent, les personnes mariées ne trompent pas uniquement pour le sexe. Très égoïstement, elles ont toute une série de besoins ennuyeux que, par contre, personne ne peut satisfaire : ni elles-mêmes, ni la personne officielle qu’elles ont à leurs côtés, comme il faudrait que cela soit. Il s’agit d’un égoïsme étrange, très altruiste envers soi-même et envers le partenaire officiel mais en aucun cas envers vous : à vous, les amants aux yeux remplis de jambon, on vous réserve une forme d’avidité émotive plutôt forte et légèrement sadique. Ça vous parait normal ? Moi, non. Par conséquent évitez de vous impliquer dans un rapport de prédateurs ! Votre amour marié a des problèmes financiers ? Envoyez-le dans une banque ! Il a des problèmes existentiels ? Envoyez-le chez un psy ! Il a des problèmes avec son conjoint ? Envoyez-le chez son conjoint ! Il a des problèmes avec ses enfants ? Envoyez-le chez ses enfants !
4. Refuser de parler au conjoint officiel. Une autre chose que font souvent les personnes en couple, c’est de déverser sur le dos de leur amant(e) le rapport avec leur conjoint officiel. Le ou la pauvre amant(e) devient une sorte de crachoir qui permet à la personne mariée de garde de rentrer à la maison l’esprit tranquille justement grâce à l’amant(e) : maintenant, vu que l’esclavagisme et l’exploitation sont hors-la-loi, refusez catégoriquement de vous faire entrainer dans des dynamiques de ce genre. Vous êtes la légèreté, le sexe et pas la domestique émotive du couple.
5. Ne pas oublier que la personne que vous devez aimer le plus, c’est vous. Le conjoint marié que vous fréquentez possède l’autre moitié de son couple, et vous qui avez-vous ? La moitié de la moitié. Pour ces raisons, aimez-vous toujours plus que la moitié d’une moitié.
6. Toujours avoir en tête l’issue de l’histoire de Marianne Dashwood et Willoughby dans le chef d’œuvre de Jane Austen « Raison et sentiments » : faire confiance uniquement au sentiment et castrer la raison ne porte généralement qu’à l’échec. Marianne tombe amoureuse de Willoughby une seconde après l’avoir vu. Elle ne se protège pas, elle ne lésine pas, elle se comporte telle une future mariée et elle va prendre une grande claque. Une de ces claques qui font que l’on tire un enseignement et qui nous apprirent beaucoup à nous, artistes sentimentaux de l’époque durant laquelle les sentiments, même les plus triangulaires, peuvent se vivre avec une extrême liberté. Ainsi, les règles étant réduites, il faut lever la garde. C’était quoi la claque ? Willoughby a décidé d’épouser une femme très riche et Marianne va le découvrir toute seule, après un abandon aussi silencieux que misérable perpétré par le cynique Willoughby. N’oubliez jamais que ceux qui aujourd’hui s’unissent à vous avec tant d’enthousiasme, lorsqu’ils commenceront à réfléchir à ce qui leur convient le mieux pour eux-mêmes, dans le cas par exemple où le partenaire officiel aurait tout découvert, ils choisiront probablement le traitement que Willoughby avait réservé à Marianne.
7. Souvenez-vous toujours que l’infidèle est quelqu’un qui a déjà quelque chose mais qui n’est pas suffisant ou satisfaisant et qui reste toutefois à ses côtés, que vous en somme, vous êtes un plus sans lequel il a vécu pendant des années, voire des décennies et qui, du jour au lendemain, pourrait recommencer à le faire. Si A est marié avec B mais rencontre C et C est meilleur que B, la logique voudrait que A abandonne B pour C. Hors cela arrive rarement. Voilà pourquoi on se souvient toujours du nom des amant(e)s devenu(e)s partenaires officiels des courageux qui ont abandonné leur B : car ils sont peu nombreux ! Sans parler de la lâcheté de certains, le problème réside dans les différents points de vue que A et C utilisent pour garder leur histoire. Pour A, C est souvent la cale sous une table tordue. Elle prend tout son sens uniquement lorsqu’elle est accompagnée de B. Rien de plus.
8. Si vous vous rendez compte que vous avez besoin d’autre chose, que votre statut d’amant vous fait souffrir, partez. Si vous tombez amoureux de la personne mariée que vous fréquentez mais que vous comprenez qu’elle ne l’est pas de vous, partez. Prenez en main votre amour héroïque et inutile et jetez-le. Si vous n’arrivez pas à vous contenter d’une histoire d’évasion, quittez cette histoire et postulez à nouveau dans le monde de la merveilleuse liberté. La cage sentimentale dans laquelle cette personne est enfermée ne doit pas vous renfermer vous aussi !
Gemma Gaetani
