« La Journée de la Femme le 8 mars ? Non, toute l'année » par Chantal Bauwens

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catégorie : Actualités

« La Journée de la Femme le 8 mars ? Non, toute l'année » par Chantal Bauwens

Chantal Bauwens, écrivaine franco-belge fine observatrice des moeurs actuelles, nous livre sans détours ni langue de bois sa vision de la Journée de la Femme. Avec humour, ironie et clairvoyance, Chantal Bauwens analyse cette célébration qui, chaque année, pose des questions essentielles sur la place de la femme dans la société mais aussi dans le couple et sur les rapports hommes/femmes. A-t-on évolué sur le sujet ? Quel chemin reste-t-il encore à parcourir ? Découvrez vite la chronique spéciale Journée de la Femme de Chantal Bauwens !

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Juste après la fête des grands-mères et avant celle des mères et bien avant celle de l'orgasme le 21 décembre (moins connue mais non moins importante, cette fameuse journée qui met chaque fois en avant la question diablement intéressante : la femme est-elle vaginale ou clitoridienne ? Et si le point G existe, il est où ? question à laquelle je répondrai personnellement : quelque part sous le mont de Vénus en oubliant Mars qui est souvent un piètre manipulateur et ne s'appelle pas Marco Polo (le découvreur de la Chine, des épices et des nouilles), plutôt Colomb, comme celui qui cherchait un pays et s'est trompé de chemin (typiquement masculin, ça!). Comme si une femme un tant soit peu évoluée avait besoin d'études (souvent masculines) pour savoir comment jouir ! Bref, la Journée Internationale de la Femme tombe le 8 mars (depuis 1910). L'instauration de cette Journée trouve son origine dans les manifestations de femmes au début du XXe siècle en Europe et aux États-Unis.


Les premières « suffragettes » réclamèrent de meilleures conditions de travail et le droit de vote. Pas encore celle de faire l'amour quand elles voulaient et avec qui elles voulaient mais bon, la pilule et l'IVG n'existaient pas encore. Journée officialisée par les Nations Unies en 1977 (en 1982 en France, voyez comme c’est récent !) Cette tradition du 8 mars représente près d’un siècle de lutte pour l’égalité, la justice, la paix et le développement des femmes qui veulent participer à la société sur un pied d’égalité avec les hommes (pas encore gagné ça !) Elle permet aussi de faire un bilan sur la situation des Femmes en général (travail égal = salaire égal = rires !) N’oublions pas que certaines femmes, dans le monde, se font toujours battre, violer, exploiter par des tiers, brûler vives ou noyées dès qu’elles naissent, car de sexe féminin ou qu'elles ont l'outrecuidance de chercher un peu de plaisir dans les bras d'un homme marié avec elle ou avec une autre. Donc, le 8 mars est théoriquement le Jour officiel pour évoquer les progrès accomplis en vue d’identifier les difficultés restantes, ce qu’il reste à faire pour améliorer les conditions de vie des femmes sur tous les continents, et ceci malgré les multiples différences (ethniques, culturelles, économiques, etc.)


En ce jour, point de banal bouquet de fleurs aux femmes (mère, épouse, maîtresse)…


Mais plutôt des manifestations, foires, spectacles, marchés, débats organisés en son honneur un peu partout à travers le monde. Les groupes et associations tenteront, encore, de faire aboutir leurs revendications et corriger la situation parfois difficile des Femmes. Au début du siècle, les femmes faisaient des enfants et dépendaient financièrement de leur mari. Si c’était un sale type et bien, tant pis pour elles, pas question de rapporter le colis à un quelconque service après-vente (SAV) Aujourd’hui, la femme possède tout le confort technologique allégeant les tâches ménagères (toujours pour elles, les tâches, notez !), des droits conséquents, mais en plus du foyer et des enfants, elle travaille au dehors pour ramener un salaire qui ne lui apportera que peu d’avantages personnels.


Bref, elle vit deux vies en une : de 6H du matin à minuit (comme avant la JIDLF). Savez-vous qu’en France, la femme allie le plus fort taux de fécondité à l’un des plus forts taux d’activité professionnelle ? Chapeau bas (ou grosse erreur, c'est selon).


Qui se souvient du combat de Simone de Beauvoir pour la défense de la Femme ?


Celui-ci fut au centre de son œuvre littéraire. Ne s’est-elle pas insurgée dans Le deuxième Sexe (1949) sur l’infériorité naturelle de la femme

en devenant ainsi la figure de proue du féminisme (tout en câlinant quelques-unes de ses copines au passage) ? Ses positions sur la maternité et l’avortement firent scandales. Elle considérait le mariage comme une institution bourgeoise aussi répugnante que la prostitution lorsque la femme est sous la domination de son mari et ne peut en échapper. La femme n’est victime d’aucune mystérieuse fatalité : il ne faut pas conclure que ses ovaires la condamnent à vivre éternellement à genoux (et la bouche ouverte ?). C’est par le travail que la femme a en grande partie franchi la distance qui la séparait du mâle ; c’est le travail qui peut seul lui garantir une liberté concrète (Et bien, là, voyez-vous, je n’en suis pas totalement convaincue par les journées de 48 heures que les mères de famille s'offrent sans aucune reconnaissance) ! Les réflexions de Simone étaient quelque peu utopistes. Peut-être que si elle vivait à notre époque elle aménagerait ses propos qui n'ont pas vraiment gagné en qualité de vie et en équilibre familial : familles explosées, précarité dans le travail, bas salaires, etc. Mais vous me direz qu’on ne peut pas tout avoir : la liberté et la sécurité !

Et pour sourire, apprenez mesdames, pour vos prochaines revendications,qu’au Burkina Faso, en Algérie, en Colombie, au Laos, en Russie et en Biélorussie, la JIDLF est décrétée JOUR FERIE !!! Si ça ce n'est pas une belle liberté d'expression ? Et si un homme lit cet article et ironise que notre journée c'est plutôt toute l'année, je lui répondrai qu'il n'a qu'à revendiquer pour imposer la Journée Internationale de l'Homme. On lui laissera le 29 février.


Émancipation de la femme, que de chemin parcouru !


Il circule sur le net un Manuel Scolaire d'économie domestique à l'usage des jeunes femmes qui est un bijou d’arriération et qui me fait hurler de rire. Je ne peux tout recopier ici mais, je reprends les lignes principales. Je vous donnerai l’année de ce texte après, ainsi que la religion de cet enseignement.


Le soir, faites en sorte que le souper soit prêt pour votre mari. (Pas facile quand il faut faire les courses en rentrant du boulot sans oublier d'aller chercher les gosses à la garderie et qu'on rentre en même temps que Notre Seigneur)


Ranger le désordre. (À chacun le sien, non mais, je ne suis pas ta bonne !)

Pendant les mois les plus froids de l’année allumer le feu dans la cheminée. (Génial il y a des thermostats dans toutes les pièces et le chauffage se met en route avec programmation !)


Réduisez les bruits au minimum. (Éteindre la télé, bâillonner les gosses, museler le chien, etc.)


Écoutez-le vous raconter sa journée. Ses sujets de conversation sont plus importants que les vôtres. (Ben non puisque je travaille aussi, c’est kif-kif.)


Ne vous plaignez jamais s’il rentre tard à la maison ni s’il passe la nuit dehors. (On se retrouvera au tribunal avec nos avocats.)


Ne l’accueillez pas avec vos plaintes et vos problèmes. (Ce sont Nos problèmes : plomberie, gosses, voiture, lave-linge en panne : tout est noté dans la communauté !)


Ne remettez jamais en cause son jugement ou son intégrité. Il est le maître du foyer (juste celui de la cheminée !) et qu’en tant que tel il exercera sa volonté avec justice et honnêteté. (Ça c’est à voir. S’il me frappe ou les gosses, je porte plainte et je le fiche à la porte.)


Lorsqu’il a fini de dîner, débarrassez la table et faites rapidement la vaisselle. (Je veux bien, j’ai un lave-vaisselle)Après une journée de labeur il n’a nul besoin de vous aider ni de travail supplémentaire. (Et bien nous non plus. Faisons appel aux chèques services, une femme de ménage, une fille au pair et non pour le père.)


À la fin de la soirée, préparez son petit déjeuner à l’avance (Bouton ON sur la machine Nespresso ou il passe chez Starbucks) puis, vite au lit sans traîner dans la salle de bain (et pourquoi pas ? J’ai aussi le droit de me détendre après une dure journée de travail ET de mère !) Évitez les pommades et bigoudis divers qui pourraient lui faire peur. (L’anti-ride pénètre dans la peau instantanément et je fais mon brushing le matin, exit les bigoudis.)


Au lit, soyez à votre meilleur avantage sans être aguicheuse. (Pffft. Au lit on dort, le réveil sonne à six heures le matin.)


En ce qui concerne les relations intimes (là, je recopie tel quel)


Il est important de vous rappeler vos vœux de mariage et en particulier votre obligation de lui obéir. S’il estime qu’il a besoin de dormir immédiatement, qu’il en soit ainsi (il peut toujours chauffer le lit, moi je regarde les Experts jusqu’à la fin). En toute chose, soyez guidée par les désirs de votre mari et ne faites en aucune façon pression sur lui pour provoquer ou stimuler une relation intime. (Les hommes adorent quand les femmes prennent des initiatives, et si moi je me rappelle mes « vœux de mariage » il n’y avait rien au sujet des relations sexuelles, rien sur le nombre de poses à accepter ni sur les voies à se laisser emprunter.)


Si votre mari suggère l’accouplement (forniquer serait mieux, tant qu’on y est !) acceptez alors avec humilité tout en gardant à l’esprit que le plaisir d’un homme est plus important que celui d’une femme, (c’est pas vrai, donnant-donnant mais bon, à l'époque ils ne connaissaient pas La Journée Internationale de l'Orgasme ni notre pouvoir de simulation, sauf avec notre amant si on en a un). Lorsqu’il atteint l’orgasme (Oh ! Shocking !) un petit (gros ou pas du tout si on en a marre de simuler) gémissement de votre part l’encouragera et sera tout à fait suffisant pour indiquer toute forme de plaisir que vous avez pu avoir. (Répondre : Chéri tu as été un chef cette fois encore, il n’y a pas à dire ! Quand il demandera : Alors, heureuse ?)


Si votre mari suggère une quelconque pratique moins courante (là j’ai un affreux doute) Montrez-vous obéissante (pas dans mon vocabulaire ça) et résignée (NON, et puis quoi encore !), mais indiquez votre éventuel manque d’enthousiasme en gardant le silence (sûrement pas, suis pas une pute !) Il est probable que votre mari s’endormira alors rapidement (ça c’est sûr, ils dorment tous béatement après le coït, ou alors ils rentrent chez eux ou demandent les plaisirs interdits à une maîtresse !); ajustez vos vêtements, rafraîchissez-vous (pourquoi c’est sale de faire crac crac ?) et appliquez vos produits de soin sur le visage et les cheveux (là je ne vois pas pourquoi à moins de la jouer « Mary à tout prix » (question gel).


Alors, à votre avis, de quelle année date ces bons conseils ? 1750 ? 1830 ? 1920 ? NON 1960. L’époque où nos mères étaient des jeunes mariées. Et je précise que c’était un manuel CATHOLIQUE et non d’une autre religion, quoi qu’on puisse supposer !


Quand je lis cela (avec stupeur mais sans trembler, évidemment), je me dis que si tout n’est pas encore parfait chez nous (en Europe), nous avons déjà parcouru un bon chemin depuis les manifestations féminines du début du siècle. Nous ne gagnons pas autant que les hommes, nous faisons encore quasi toutes des doubles journées et nous sommes souvent précarisées quand le divorce nous laisse seules avec nos enfants. MAIS, si nous regardons en arrière, nous apprécierons les bons côtés des changements apportés par l’émancipation des femmes : vote, moyens contraceptifs, « mon corps m’appartient » et je rajouterai : j'en fais ce que je veux avec qui je veux et si je ne suis pas contente, je vais voir ailleurs.


Alors, le 8 mars, cela vous parle ? Moi non. La Journée de la Femme pour moi, c'est 365 jours par an de « je fais ce que je veux quand je veux, comme je veux et avec qui je veux ».


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