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catégorie : Culture

Interview impétueuse de "La coureuse" Maïa Mazaurette

Chronique d’une sexualité qui se veut sans attache, "La coureuse" dresse le portrait de la femme assumée de notre époque : une amante clairvoyante, audacieuse, stratège, qui aime et qui doute à la fois, usant de sa féminité comme une arme au sein du couple qui s’avère le lieu de toutes les manipulations. Gleeden a recueilli pour vous les confessions de l’auteure sur ce 4ème roman disponible en librairie depuis le 24 septembre, autofiction qui croque l’épicurienne 2.0 dans son rythme effréné.

Vous nous confessez être une auteure d’idées plus qu’une écrivaine attachée au style. Quelle vision du couple sous-tend l’intrigue de votre nouveau roman ?

Je voulais parler des rapports hommes-femmes aujourd’hui : comment nous sommes piégés entre des modèles amoureux qui ne fonctionnent pas. On suit donc le cheminement d’une héroïne qui est, comme le titre l’indique, une coureuse : elle aime les hommes et elle aime aller vite. On va l’accompagner du début à la fin d’une passion très violente, avec des enjeux de pouvoir, d’argent et d’identité qui vont secouer toutes ses certitudes. Aimer quelqu’un c’est aussi lui faire la guerre : on est sur de la confrontation homme-femme, riche-pauvre, amour passionnel-serial séduction. Mais à mesure que l’héroïne obtient ce qu’elle veut, ou ce qu’elle croit vouloir, l’histoire devient plus ambiguë. Le titre de ce 4ème roman reprend le nom du blog, « La Coureuse », que j’ai entretenu jusqu’en janvier 2005. De site en site, « La Coureuse » devient « Sexactu », abrité actuellement chez GQ.



Infidélité, fidélité éphémère, relations sérielles successives ou enchevêtrées… selon vous, que dit le couple sur notre société ?

Mon histoire me permet d’évoquer les deux modèles amoureux actuels : celui de la révolution sexuelle qui voudrait que finalement on soit assez blasé, et celui des contes de fées, où l’amour exclusif existe mais en totale déconnexion avec la réalité. Ce sont deux modèles extrêmement forts: on aimerait être une femme totalement libérée, avec un amant par soir de la semaine, autant qu’on voudrait être l’épouse formidable qui a fait un beau mariage et qui aura de beaux enfants. Le pouvoir d’attraction de ces deux visions du monde est puissant, irrésistible même, sans doute parce qu’on choisit d’y oublier les jeux de domination homme-femme, les questions économiques, la chimie amoureuse, le poids du quotidien... Dans ce livre, je confronte la réalité sociale d’un couple face aux modèles. Je critique radicalement les choix qui nous sont proposés et je tente, à travers l’histoire de mon héroïne, de défendre un nouveau modèle : celui de la monogamie sérielle, ouverte à l’infidélité.



A la fois chroniqueuse, écrivaine et scénariste de BD, vous êtes une « sexperte » protéiforme, multipliant les formats à travers lesquels vous exprimez toujours un parti pris sur le monde. Que dissimule votre attachement au roman ?

J’ai développé une image de fille pétillante, qui parle de sexe en restant drôle. C’est bien. Il faut que cette vision-là du sexe soit donnée. Mais à un moment, en rester à dire que tout est ok dans les rapports hommes-femmes et dans la sexualité, c’est un mensonge. Seul un roman me permet de développer, en détail, un malaise que je ne peux habituellement que survoler. Ce roman, c’est la zone grise. Quand je parle des questions d’argent dans le couple, des frustrations liées à une sexualité standard, des enjeux de pouvoir liés au timing amoureux, ce n’est possible que dans la longueur, sinon je me trahirais. Il faut que la contradiction et l’hésitation soient là, pour être au plus près du réel. Dans ces conditions le roman est une évidence, et l’autofiction n’est certainement pas un choix de facilité.



Démystifiant les deux modèles opposés d’une féminité soumise ou au contraire féministe, vous avez la bougeotte et vivez entre Berlin et Copenhague. Par choix, obligation professionnelle ou bien par souci de préserver votre indépendance ?

Paris, Berlin, Copenhague, ce n’est qu’un début... Comme l’héroïne du roman, je me pose rarement plus d’une semaine quelque part. En fait, les endroits n’ont aucune importance, je suis chez moi partout où il y a Internet. Le seul lieu récurrent de ma vie, depuis six ans, c’est l’aéroport. C’est une question d’indépendance mais surtout de claustrophobie : j’ai l’impression de stagner dans ma tête quand je stagne physiquement, je suis donc en fuite constante. L’exotisme au sens large est ma subsistance et ça marche. C’est paradoxal mais me disperser permet de me rassembler, et puis après tout ce temps, j’ai oublié comment vivre autrement. Donc j’ai ma valise, et je cours, je cours, je cours... on verra où j’arrive. Si ça se produit un jour.



Pour vous mettre en appétit Mesdames, Gleeden vous dévoile deux extraits choisis de ce roman intensément féminin :

« Il y a quelques heures j’avais un petit ami et un nouvel amant, maintenant je n’ai rien, et ça va, je vous rends le cocon-couple à durée indéterminée »

« Ça arrangerait Morten que je faiblisse, que je lâche mon amour-propre. Ça arrangerait tout le monde : une femme insécure n’a plus de standards, il suffit de la rassurer, n’importe qui peut la conquérir au bluff. Je n’ai pas envie de ça. Je voudrais avancer moi. Prendre les hommes que je veux, qu’ils soient trop jeunes comme Morten, ou trop mariés comme l’était Alexander quand nous nous sommes rencontrés. Je rêve d’une séduction sans limites. Ou du moins, sans cette limite intérieure. Alors OK, je ne suis pas parfaite, OK, ça ne va pas s’arranger… mais ce soir, je serai invincible. »



Plus d’infos sur le dernier roman de Maïa Mazaurette

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