Interview de Bénédicte Ann, love coach

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catégorie : Actualités

Interview de Bénédicte Ann, love coach

Un love coach ne juge pas son ''coaché''. Il l'accompagne là où il en est, l'aide à définir un objectif, à identifier ce qui freine sa réalisation et à mettre en place l'action juste pour lui à ce moment-là de son histoire.

Créatrice d’une agence matrimoniale, vous est-il déjà arrivé de voir des hommes et des femmes mariés faire appel à vous ?


Portée par mon rêve de "marieuse", alors étudiante en psycho, je me suis lancée, à la fin du siècle dernier, dans la création d'une agence de mise en relation. J'innovais avec une obsession : proposer des services différents de ce qui existait "sur le marché". Très vite, je me suis rendue compte que le mot "matrimonial" freinait toute velléité masculine. Ils imaginaient qu'ils se retrouveraient directement avec la bague au doigt et ne franchissaient pas même le cap du téléphone. Curieusement, un nombre impressionnant d'hommes mariés se manifesta. Une fois exclu les "noceurs" de passage qui profitaient d'un salon pour s'encanailler, je découvris une demande surprenante : l'envie de lien. En effet, pour beaucoup le sexe représentait la conséquence, pas le postulat. Et le sexe dénué de tout affect les paralysait ; ils avaient besoin de se sentir désirés, reconnus, valorisés.
La plupart de ces messieurs s'avouaient malheureux dans leur relation conjugale et cherchaient à s'évader, à pimenter leur vie sans toutefois remettre leur couple en cause. Contre toute attente, ils ne cherchaient pas un "quatre heure" mais une liaison parallèle si possible durable.
Les femmes exprimaient la même demande, mais pour différentes raisons. En réalité, chacun arrivait avec une histoire, des frustrations, des envies de renouveau, voire des fantasmes et il me fallait adapter les rencontres à leurs profils.

Forte de votre expérience, avez-vous noté, au cours des vingt dernières années, un changement comportemental visible dans les relations de couple ?


Les couples, qui ne sont plus tenus par les liens du mariage et l'éducation judéo-chrétienne, se séparent plus rapidement, persuadés que l'herbe est plus verte ailleurs. Ils démarrent plus vite (fini les temps des fiançailles où on apprenait à se connaître) et rompent plus rapidement aussi. Le couple "recomposé" dure généralement moins le temps que celui constitué avec le partenaire initial.
La sexualité fait désormais office de "porte d'entrée de la relation". On fait l'amour et on voit ensuite si on a des valeurs communes. D'où un certain nombre de désillusions quand on s'entend seulement au lit. Avoir une relation extra-conjugale semble relativement partagé alors qu'autrefois, l'échappée belle restait le privilège des hommes. Quant aux femmes, elles expriment plus d'exigence quant à l'intimité et plus d'ouverture mais pas autant que le laissent entendre les médias. Il y a encore beaucoup de femmes qui simulent.

Comment décririez-vous l’amant idéal ?


Il existe autant d'amants d'idéaux que de femmes qui les fantasment. Chacune projette ses rêves secrets, ses attentes, en fonction de son éducation, son parcours amoureux, son histoire personnelle, ses projections. Pour certaines, il sera doux, féminin, dans l'empathie, à l'écoute, pour d'autres, plutôt viril et actif et dans la prise de décision pour se transformer en une boule de tendresse. Pour d'autres encore, il devra tour à tour incarner l'ami, le père, le maître, le soumis, etc. Bien se connaître et bien connaître son corps, ses désirs favorisent une bonne qualité de relation sur tous les plans.

Avec près de 700 000 membres en un peu plus d’un an d’existence, Gleeden répond à un réel besoin. D’après vous, que cherchent les membres de notre site en s’inscrivant ?


Bien que chaque démarche se révèle unique et motivée par des impulsions personnelles, les membres cherchent une réponse ponctuelle à un besoin. Qu'il s'agisse d'évasion, de respiration, d'émotion, de cœur qui bat, d'imagination, de fantaisie érotique, ils espèrent trouver de quoi nourrir leur manque ou ajouter de la joie à leur quotidien qu'ils estiment, parfois, un peu terne. Expérimenter leur apporte un éclairage à partir duquel ils redéfinissent leur priorité. Ainsi, ils réalisent que leur partenaire possède, finalement, des qualités inestimables. À l'inverse, ils risquent de découvrir la pauvreté sentimentale et sexuelle de leur union, Dans tous les cas, se confronter au regard et au désir de l'autre suscite des changements, parfois des bouleversements. Cela n'est ni neutre, ni anodin.

Bénédicte Ann anime le Café de l’Amour chaque semaine à Paris et tous les mois dans d’autres villes francophones. Il s’agit d’un événement en soirée où elle réunit entre 100 et 200 personnes de tous âges. Dans l’esprit des cafés philo, entre le salon littéraire et l’atelier de développement personnel, ce lieu de réflexion et de partage aborde des thèmes en lien avec l'amour et le sentiment amoureux.

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